
Couverture du Pont de Sépharée (série Sept cavalier, tome 3) par Jacques Terpant, 2010. La porte du château de Venier est inspirée de la porte Est du donjon de Peyrepertuse.
!!!! Jacques TERPANT sera présent au festival La Foire aux images de Lagrasse les 8 et 9 octobre 2016 !!!!
La publication récente d’Henrik, cinquième album de la saga des Pikkendorff par Jacques Terpant d’après les romans de Jean Raspail, est l’occasion de revenir sur le troisième album, le Pont de Sépharée, publié en 2010.
Le scénario et le dessin de cette saga, particulièrement réussis, ont été salués par la critique. La saga divisée en deux cycles se déroule dans un état imaginaire à la frontière de l’Europe, dirigé par un margrave ou comte de la marche. Le second cycle, le Royaume de Borée, se déroule dans un temps qui évoque le XVIIe siècle et une ambiance qui m’évoque à la fois le Désert des Tartares de Dino Buzzati et les romans de Jacques London se déroulant en Alaska. Le premier cycle, Sept cavaliers, se déroule dans temps qui évoque le XIXe siècle. Prospère autrefois la capitale du margrave héréditaire est presque abandonnée, ses communications avec le reste du monde sont rompues, sa population s’est enfuie. Seule une poignée de fidèles subsiste autour du margrave reclu dans son château. A la demande du margrave qui se meurt avec son état, ses sept derniers fidèles quittent la ville à cheval et se lancent dans une quête pour retrouver la vie, renouer le contact avec le monde extérieur et comprendre la signification de tout cela.

A gauche le cloître de Saint-Hilaire (photo d’E. Serrano). A droite le cloître de l’abbaye de Zurfenberg (dessin de J. Terpant)
Dans le Pont de Sépharée, troisième album de la première série, les héros dirigés par le colonel-major comte de Pikkendorff découvrent une abbaye et des châteaux d’où la vie s’est retirée comme dans la capitale. Pour réaliser les décors de cet album Jacques Terpant s’est inspiré de plusieurs lieux du « Pays cathare ». Voici le courriel que je lui avais adressé à l’occasion de la publication de cet album en septembre 2010 :

A gauche le château de Peyrepertuse photographié par Gérard Sioen. A droite le château de Venier dessiné par Jacques Terpant. Celui-ci a repris la face Ouest du château de Peyrepertuse : l’église Saint-Marie, la tour ronde du donjon vieux et au premier plan la petite tour à signaux. Le reste est inspiré des châteaux de Puivert et Foix.

Entrée du château de Venier, inspirée par la tour-porche et le donjon de Puivert ainsi que les tours du château de Foix.
J’apprécie particulièrement votre série Sept cavaliers. Vous avez su avec beaucoup de finesse mettre en images ce roman. Vous avez su créer un monde à la fois familier par les nombreuses références historiques et littéraires mais aussi étrange car impossible à situer de manière précise dans le temps et l’espace. Cette marche aux frontières des mondes slaves, germaniques et turcs m’évoque la Syldavie d’Hergé ou plus encore la Sodrovnie de Schuiten et Peeters.
J’ai de plus apprécié le dernier volume, le Pont de Sépharée, pour ses emprunts à plusieurs monuments de ma région (Aude) qui me sont particulièrement familiers. J’ai cru reconnaître dans l’abbaye de Zurfenberg des emprunts (clocher et cloître) à l’abbaye de Saint-Hilaire. Le château de Vénier semble emprunter certains éléments à celui de Puivert (vue générale), d’autres éléments à celui de Peyrepertuse (chapelle Sainte Marie page 39 en haut, donjon p. 39 en bas et couverture). Quant à la forteresse de Sépharée, elle semble directement inspirée du château d’Aguilar.

La photo de Puivert par Gérard Sioen ayant inspirée l’image ci-dessus.
Et voici la réponse que Jacques Terpant m’avait adressée :
Merci de votre petit mot, oui pour créer ce monde, cette Syldavie ou Sodrovnie, qui est en fait une Europe symbolisée, j’ai fait appel à des références diverses. Les noms des personnages, sont à la fois germanique : Pikkendorff, français : Bazin du Bourg, italien : Vénier (c’est un nom de Doge), slave : Wassili ou flamand : Van Beck. Pour l’architecture j’ai fait de même, comme j’avais souvent fait appel à l’architecture à pans de bois, souvent nordique, j’ai aussi puisé dans celle du sud, les châteaux cathares sont parfaits pour cela, c’est vrai aussi pour Zurfenberg, vous avez vu toutes les références, bravo ! Dans le tome 1 l’église est inspirée de celle de Conques, dans le tome 2 Saint Pédraton c’est saint Martin d’Hostun dans la Drôme.

Le château de Sépharée. Par rapport à la photo d’Aguilar Jacques Terpant s’est contenté de rajouter une échauguette.
Pour en savoir plus :
- Le site du dessinateur Jacques Terpant et celui du photographe Gérard Sioen.
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Les sites officiels des monuments représentés : Conques (Aveyron), abbaye de Saint-Hilaire (Aude), château de Puivert, château de Peyrepertuse, château d’Aguilar, château de Foix.
Merci à Jacques Terpant, Gérard Sioen et Évelyne Serrano de m’avoir permis d’illustrer cet article par leurs illustrations ou photos.
!!!! Jacques TERPANT sera présent au festival La Foire aux images de Lagrasse les 8 et 9 octobre 2016 !!!!
oh très intéressant , j’ai adoré voir les inspirations , merci Gauthier