
Depuis plus de vingt ans j’utilisais comme logo personnel le chevalier Guilhem de Peyrepertuse, tel qu’il figure à cheval sur son sceau de 1240 (voir ci-dessous).

Souhaitant renouveler mon logo, j’ai choisi d’utiliser des armoiries -choix logique si l’on considère que dans le cadre de mes recherches historiques et généalogiques j’ai mainte fois travaillé sur l’héraldique. Deux solution s’ouvraient à moi : soit créer des armoiries de toutes pièces, soit reprendre des armoiries existantes portées par des ancêtres. Si l’on connait les armes de plusieurs familles Langlois (l’Armorial Rietstap en donne plus de trente) je n’ai pas pu faire de lien entre ces Langlois et ma famille. Et en vertu du droit héraldique qui stipule que toute personne est libre de porter des armoiries à condition de ne pas usurper celles d’autrui, je ne pouvais les reprendre. Partant du patronyme Langlois j’aurais pu créer des armes parlantes comportant par exemple comme meubles une langue et une oie formant rébus (langue oie = Langlois). Mais j’ai préféré reprendre les armes que ma grand-mère maternelle portait sur sa chevalière et que mon oncle maternel porte toujours sur la sienne. Il s’agit des armes de notre aïeule Florence Eulalie Petit-de-Champlain (1813-1888). Sachant que les armoiries constituent un accessoire du nom et que le nom Petit-de-Champlain est tombé en quenouille, c’est à dire n’est plus porté, j’ai, comme ma grand-mère et mon oncle, toute légitimité pour les reprendre.

Mes recherches généalogiques m’ont apprises que ces armes étaient portées par plusieurs familles bourgeoises parisiennes nommées Petit, dont l’ancêtre commun vivait au XVIe siècle. Ces familles vivant noblement ou anoblies ont pris entre la fin du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle le nom des seigneuries qu’elles avaient acquises. Ce sont les Petit de Marivats, Petit du Bois d’Aulnay, Petit du Motet, Petit de Saint-Lienne et Petit de Champlain. Mon ancêtre Geoffroy Petit, bourgeois de Paris, portait selon l’armorial d’Hozier « d’azur à 3 étoiles d’or » qu’il faut sans doute rectifier par « d’azur au chevron d’or accolé de 3 étoiles de même », armoiries de sa fille Marie-Nicole et de son neveu Nicolas Petit de Marivats enregistrées dans le même armorial.

Portrait présumé de Jean-Baptiste Geoffroy Petit de Saint-Lienne, premier commis de John Law (contrôleur général des finances et directeur de la Compagnie des Indes) puis bourgeois de Paris et seigneur de Renay. Portait réalisé en 1728 à Paris par Jacques Laumosnier.
Ce sont aussi celles de Jean-Baptiste Geoffroy Petit de Saint-Lienne (voir ci-dessus), fils de Geoffroy, connues notamment par son cachet. Comme l’ancêtre commun aux porteurs de ces armes était décédé bien avant l’édit de 1696 établissant l’armorial de France, j’en déduit que ces armes n’ont pas été composées par les commis du juge d’armes d’Hozier et attribuées d’office à la famille Petit. Ces armes sont donc portées dans ma famille depuis au moins depuis le XVIIe siècle et treize générations (dont sept de Geoffroy Petit à Florence Eulalie Petit de Champlain).

Pour personnaliser mes armes j’ai choisi comme supports deux ours qui font allusion à un article que j’avais rédigé sur la chasse de cet animal dans les Corbières au Moyen Âge. J’y ai ajouté également une devise que j’ai composée pour la famille de ma femme. Je n’ai pas repris en revanche la couronne de marquis qui figure sur les chevalières de ma grand-mère, de mon oncle et d’une cousine éloignée. Ainsi établies ces armoiries se blasonnent : « d’azur au chevron d’or accompagné de 3 étoiles du même qui est Petit de Champlain. –Supports : deux ours de sable. –Devise : Fortius semper. »