La fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Quel nom, quelle capitale et quel emblème pour cette région ?

Le logo de la future région ?

Le logo de la future région ?

     Les projets de réforme territoriale suscitent beaucoup de débats et d’inquiétudes. Les enjeux économiques, politiques et identitaires de ces projets sont en effet important. Quelles sont les limites à donner aux nouvelles régions ? Quel nom et quel emblème leur donner ? Quelle capitale choisir ? Pas facile de répondre à ces questions quand les intérêts des uns et des autres sont divergents. Pour contribuer au débat voici quelques éclairages et réflexions issus de ma pratique d’historien et de professeur d’Histoire-Géographie.

     Dans un article publié l’année dernière sur ce blog j’avais évoqué les origines de la région Languedoc-Roussillon ainsi que ses enjeux identitaires, économiques et politiques. Revenons sur ce thème à propos de la fusion proposée récemment par le président de la République des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ainsi que de la disparition projetée des départements. Il ne s’agit pas dans cet article de discuter du bien fondé de ce projet de réforme ni de son découpage mais de réfléchir sur quelques aspects de cette réforme concernant les limites, le nom, l’emblème et la capitale de la région projetée.

Découpage régional proposé par l'Élysée le 3 juin 2014

Découpage régional proposé par l’Élysée le 3 juin 2014

Limites et nom

Un ensemble cohérent faisant renaître le comté de Toulouse ?

     Contrairement aux projets précédents, celui de François Hollande ne démembre aucune région mais procède à des fusions. C’est ainsi que Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon sont mariées pour former la plus grande région de France par sa superficie avec treize départements. Par sa population de 5,3 millions d’habitants (soit 8 % de la population française) cette région sera aussi l’une des plus peuplées.

     Cet ensemble correspond à l’aire d’attraction des métropoles de Toulouse et Montpellier. D’un point de vue historique la future région coïncide en grande partie avec l’ancien comté de Toulouse et ses zones d’influence. Seuls le Roussillon et les Hautes-Pyrénées n’en faisaient pas partie, tandis que l’Ardèche, la Drome et le Vaucluse, anciennes possessions des comtes, ne sont pas comprises dans cette future région.

Un grand Languedoc

     Le choix d’accoler les noms des régions fusionnées pour former un nouveau nom se défend dans quelques cas comme l’Alsace-Lorraine qui regrouperait deux régions aux identités propres. En revanche le nom Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon serait long et assez difficile à porter. Une simplification s’impose, au moins pour l’usage courant.  Par chance la nouvelle région regroupe des territoires qui partagent une identité linguistique et culturelle commune : à l’exception du Roussillon, tous les départements appartiennent au domaine occitan. Et si l’on considère que le catalan n’est qu’un dialecte d’occitan, au même titre que le gascon, le limousin ou le provençal, toute la région est occitane. Cependant cette région ne couvre pas l’ensemble de l’aire occitane, qui comprend aussi l’Aquitaine, le Limousin et la Provence. Le nom Occitanie ne serait donc pas adapté. Il semble pourtant retenir les faveurs de la Dépêche du Midi.

Les provinces de Languedoc et de Roussillon d'après la carte de Noli de la fin du XVIIe siècle

Les provinces de Languedoc et de Roussillon d’après la carte de Noli de la fin du XVIIe siècle

     En revanche, le nom Languedoc, qui dérive de « langue d’oc », expression qui apparait au XIIIe siècle pour désigner l’Occitan, serait plus judicieux. Ce nom désigne d’abord au sens large le Midi occitan. Il désigne aussi, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, une province s’étendant des piémonts pyrénéens au Rhône. De plus le nom Languedoc est encore compris, par une partie de la population, comme le territoire correspondant à l’ancienne province. C’est ainsi que les éditions Privat ont publié dans les années 1970 une Histoire du  Languedoc moderne.  Même si au sens restreint, l’étendue de cette province ne coïncide qu’en partie avec la future région, au sens large la future région serait bien de langue d’oc.

     Le quotidien l’Indépendant diffusé dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales propose à ses lecteurs de voter pour l’un des noms suivants : Midi d’Oc, Languedoc-Roussillon, Midi-Roussillon, Septimanie, Sud-Pyrénées, Sud de la France. On trouvera dans le tableau ci-dessous quelques commentaires sur l’origine des désignations proposées et leur pertinence. Car, si l’on peut envisager des sondages ou un référendum pour le choix du nom, il convient au préalable de présenter de manière approfondie les différentes propositions.

Nom Commentaire
Languedoc  Ce nom est populaire et rappelle l’identité occitane, la Province de Languedoc qui englobait le Toulousain et la région Languedoc-Roussillon. Il risque cependant d’être mal compris par des habitants de Midi-Pyrénées ne connaissant pas le Languedoc historique.
Languedoc-Roussillon  Ce nom a été créé en 1960 en accolant les noms des deux anciennes provinces. Il pourrait satisfaire les Catalans. Mais il risque d’être mal compris par des habitants de Midi-Pyrénées ne connaissant pas le Languedoc historique.
Midi d’Oc  Le nom Midi rappelle la position de la région au Sud de la France et reprend une partie de l’ancien nom de l’une des deux régions. Cependant Midi est un nom inventé et surtout employé par le Nord de la France. La précision Oc rappelle l’identité occitane.
Midi-Roussillon  Ce nom est la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Il peut plaire aux Catalans. Toutefois cette désignation n’est pas très cohérente, notamment parce qu’elle accole des noms de nature différente (un point cardinal et une ancienne province), d’autre part parce que le Roussillon fait partie du Midi.
Occitanie  Ce nom désigne l’aire historique de la langue occitane, soit la moitié sud de la France ainsi que quelques vallées italiennes et espagnoles. Ce nom est à la fois très populaire et très identitaire mais la future région ne correspond qu’à environ un quart de l’Occitanie.
Sud-Pyrénées  Ce nom n’est qu’une légère modification de Midi-Pyrénées : on y a remplacé Midi par son synonyme Sud. Cette désignation n’évoque que partiellement l’identité locale et n’est pas très cohérente: pourquoi ne retenir comme massif montagneux que les Pyrénées ? Quid du sud du Massif Central (Cévennes, Monts de Lacaune, Aubrac…)
Sud de France  Ce nom reprend celui de la marque créée par la région Languedoc-Roussillon pour promouvoir à étranger les productions locales. Il évoque peu l’identité locale mais permet à un étranger de localiser facilement la région.
Septimanie  Ce nom désignait au haut Moyen Âge le Languedoc méditerranéen. En 2004 Georges Frêche a tenté de rebaptiser ainsi la région Languedoc-Roussillon qu’il présidait. Mais il a été rejeté par une majorité d’habitants pour lesquels il n’évoquait rien. La Septimanie historique ne coïncide qu’avec le tiers de la future région et n’est pas populaire.
Blason des États de Languedoc. (Armorial des Etats de Languedoc par Denis-François Gastelier de la Tour, 1767)

Blason des États de Languedoc. (Armorial des Etats de Languedoc par Denis-François Gastelier de la Tour, 1767)

La croix de Toulouse pour emblème ?

     La croix ajourée d’or sur fond rouge est l’emblème que se sont choisis les comtes de Toulouse au XIIe siècle. Elle devient par la suite l’emblème des possessions de ces comtes. A l’Époque moderne, les États de Languedoc, institution gérant la province du même nom et préfigurant le conseil régional, choisit également la croix de Toulouse comme emblème. Avec la renaissance de l’Occitan au XIXe siècle et le développement de mouvement occitanistes, cette croix devient l’emblème des défenseurs de la langue et de la culture occitane. La région Midi-Pyrénées l’adopte à son tour dans les années 1980 tandis que la région Languedoc-Roussillon en fait un des éléments de son logo entre 1988 et 2004.

Blason du Languedoc-Roussillon associant les armes des comtes de Toulouse et des comtes de Barcelone.

Blason du Languedoc-Roussillon associant les armes des comtes de Toulouse et des comtes de Barcelone.

     Les habitants de la future région sont donc attachés et familiarisés avec cette croix de Toulouse. Elle doit donc être conservée. Toutefois cette croix n’évoque pas l’identité catalane présente dans les Pyrénées-Orientales. On pourrait donc associer à la croix de Toulouse les pals sang et or catalans, comme dans le blason de la Région Languedoc-Roussillon ci-contre. Ces pals peuvent évoquer les blasons  du comté de Foix (c’est à dire l’Ariège), et de la vicomté de Millau (c’est à dire le sud Aveyron), territoires situés dans l’aire d’influence des comtes catalans de Barcelone au début du XIIIe siècle. Ces mêmes pals peuvent évoquer l’influence catalane qui s’exerce à la même époque sur l’Aude (comtés de Carcassonne, Razès et Narbonne) ainsi que sur la ville de Montpellier.

Deux capitales ?

     La grande crainte d’une partie des Montpelliérains et notamment celle de Christian Bourquin, président de la région Languedoc-Roussillon est de voir la ville de Montpellier perdre en même temps que son titre de capitale régionale, une partie de son influence et de ses emplois au profit de Toulouse. Car Toulouse, par son poids démographique et économique s’impose comme la capitale du nouvel ensemble régional. De plus, l’étendue de la future région risque de marginaliser davantage les villes et territoires situés loin de Toulouse, comme Mende, située à près de 4 heures de route. La solution pourrait être de conserver deux capitales.

     Cela peut paraître irréaliste mais la province de Languedoc a connu cette expérience. La capitale de la province a été fixée en 1670 à Montpellier mais cette province était divisée en deux parties appelées « généralités » dont l’une des deux avait pour capitale Toulouse et l’autre Montpellier. De plus, l’assemblée gérant les impôts et travaux publics de cette province, les États de Languedoc, siégeait jusqu’en 1737 de manière tournante dans les principales villes de la province. C’est ainsi que Carcassonne, Narbonne, Béziers, Nîmes ou Beaucaire jouèrent temporairement le rôle de capitale provinciale.

     En 1790 la création des départements entraîna le choix de nouvelles capitales. Pour ménager les susceptibilités locales un système d’alternance avait été prévu. C’est ainsi que dans l’Aude Narbonne et Carcassonne devaient être alterner à la tête du département. Cependant ce système ne fut pas mis en œuvre.

     Les exemples de territoires plus ou moins bicéphales ne manquent pas non plus dans le monde d’aujourd’hui. La Bolivie possède deux capitales : Sucre qui accueille la cour suprême et la Paz le siège du gouvernement. Le parlement européen siège à Strasbourg et Bruxelles…

     En s’inspirant des exemples précédents on peut imaginer que le conseil régional siège en alternance à Montpellier et Toulouse, voire même dans les différents départements. Cela n’entrainerai pas de dépenses supplémentaires puisque les locaux sont déjà construits. On peut imaginer aussi de répartir les services entre les différentes villes. Tout ce qui touche à la mer et notamment le Parlement de la mer, aurait par exemple vocation à rester sur Montpellier. Ce type d’organisation existe déjà dans d’autres régions. La Haute et la Basse-Normandie ont par exemple créé un comité régional du tourisme commun aux deux régions, et dont le siège n’est pas dans l’une des capitales régionales, mais à Evreux, la préfecture de l’Eure. La ville de Carcassonne qui occupe une position centrale dans la future région et qui est l’un de ses pôles touristiques pourrait accueillir elle aussi le comité régional du tourisme. Ce type d’organisation permettrait de conserver un certain équilibre entre les villes et de trouver une réaffectation des locaux des départements.

     Philippe Saurel, maire de Montpellier, favorable à la fusion des deux régions, serait pour une organisation de ce type. Dans une interview publiée sur le blog du Narbonnais Michel Santo, il se prononce pour le choix de Montpellier comme capitale administrative, Toulouse restant la capitale économique.

Conclusion

     La proposition la plus cohérente semble d’appeler la région Languedoc, de lui donner pour emblème la croix de Toulouse et pour capitale Toulouse ou Montpellier. Cependant, dans un souci d’équilibre et d’équité territoriale il conviendrait de ne pas concentrer tous les services ni toutes les sessions du Conseil régional dans la même ville.

Pour en savoir plus :

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37 commentaires pour La fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Quel nom, quelle capitale et quel emblème pour cette région ?

  1. jouany dit :

    non et non! le catalan n’est pas un dialecte occitan, mais bel et bien une langue à part entière.

    • D’un point de vue légal et identitaire c’est une langue distincte de l’Occitan mais d’un point de vue linguistique c’est un dialecte de langue d’oc. Il n’y a pas plus de différences entre le Languedocien et le Catalan qu’entre Languedocien et le Gascon ou le Provençal. Les troubadours du Moyen Âge étaient conscient de l’unité linguistique de l’espace occitano-catalan. Pour ménager les susceptibilités des uns et des autres on peut aussi dire que le catalan est l’une des langues du groupe linguistique occitano-catalan.

      • joanpere dit :

        Dire que la Catalan est un dialecte de la langue d’Oc est une hérésie. Le Catalan, qui est issu du latin, est une langue romane au même titre que l’Espagnol, l’Italien, le Français ou le Portugais. Alors si vous commencez à dire n’importe quoi sur ce que tout un chacun sait, que penser du reste ? L’origine de cette langue, n’a rien à voir avec une future union et du nom à lui attribuer. Toutefois, Languedoc me choque un peu, et il ne situe pas la région pour les étrangers. Pour le blason, la réunion de la croix et les pals catalans me semble un bon compromis.

      • On peut dire aussi dans l’autre sens que la langue d’Oc est un dialecte de Catalan. (Mais en disant cela je risque de m’attirer les foudres de certains occitanistes après m’être attiré les foudres de certains catalanistes 🙂 ). Encore une fois c’est surtout le statut juridique qui distingue le Catalan et l’Occitan.

      • Angèlique dit :

        oui Gauthier vous avez raison , moi par exemple
        qui suis née en pays Valenciano d’Espagne
        j’ai été élevé par des grand parents castellano ,
        j’ai habité en Andorre ( Langue officielle Catalan ) ,
        j’ai étudié en France ,
        je fréquente régulièrement la catalogne espagnole ,

        et bien je peux vous dire que des fois quand je lis je ne sais plus si c’est Occitan ou Catalan , je perd mon latin
        je suis convenu Jouany de ce que Gauthier vous répond

        Dans la vallée D’Aran il y a ceux qui disent on parle ARANAIS mais l’Aranais n’est autre qu’un Gascon Catalan , ou occitan catalan

    • endavid dit :

      Voici un lien Wikipedia qui montre toute la complexité des liens entre occitan et catalan:
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Catalan#Caract.C3.A9ristiques
      On ne tranchera pas sur ce blog la question de la poule et de l’oeuf, les linguistes ne sont même pas d’accord entre eux…

      • Angèlique dit :

        il faut se dire qu’il n’y a pas 50 000 langues dans un même royaume ou territoire , les langues évoluent et se déformes et se mélangent , je suis convenu que l’Occitan et le catalan sont de la même langue, endavid

  2. j’aime beaucoup ton blog ! Merci pour ces partages d’infos

  3. Un nouvel article de Michel Santo « Chronique de Narbonne ! Valls et Saurel dans l’Aude pour vendre la fusion avec Midi-Pyrénées » http://contre-regard.com/chronique-de-narbonne-valls-et-saurel-dans-laude-pour-vendre-la-fusion-avec-midi-pyenees/

  4. jouany dit :

    Le Roussillon n’a jamais fait partie des terres du comte de Toulouse. Si mes « souvenirs » (!) sont bons, Montpellier appartenait au royaume d’Aragon… Et puis, le jacobinisme de M. Valls me semble bien paradoxal!!

  5. YOLENE dit :

    bien compliqué tout cela!Personnellement ,pour emblème la croix occitane me semble appropriée, pour le nom c’est plus complexe:ne pas froisser les sensilbilités et éviter ridicule longueur inappropriée.pitié pas de nom à rallonge genre provence alpes cote d’azur mochement raccourci en paca!

  6. Romain dit :

    Bonjour,
    D’un pont de vue Languedocien, ce groupement des deux régions ressemble fort à une réunion, c’est vrai. Vous mentionnez le cas du Roussillon comme principale exception. Pourtant plus à l’ouest, environ 40% (surface) de Midi Pyrénées n’a jamais fait partie ni du Languedoc, ni du Comté de Toulouse… c’est nettement plus grand que le Roussillon, doit-on le passer sous silence?
    Je ne vous jette pas la pierre tant il est vrai que la Gascogne semble absente des radars contemporains. Aux Gascons de faire parler d’eux!
    Mais je ne pouvais m’empêcher de rectifier 🙂
    Cordialement,
    Un Gascon installé à Carcassonne.

    • Navarro José dit :

      Ces querelles de clocher sont amusantes (elles pourraient devenir consternantes) à l’heure où les jeunes générations cosmopolites échangent sur internet avec le monde entier. Je suis né et ai grandi dans une petite ville du Gers. Le qualificatif « gascon » n’était guère utilisé que pour faire couleur locale et appâter le touriste, par exemple dans les restaurants (le fameux pastis gascon qui ressemble à la pastilla marocaine ). Je n’ai jamais entendu personne se qualifier de « gascon ». D’ailleurs mes petits camarades à l’école portaient des noms espagnols comme moi, italiens (beaucoup), polonais (pas mal), portugais, etc. et quelques uns gersois (Bédès, Biémouret, Meliet, Bouet,…). Mais tous parlaient français. C’était les années 50 et déjà il n’y avait guère que les vieux paysans qui échangeaient quelques mots en patois à la foire. Alors parler de la Gascogne ou de l’Occitanie, pour moi c’est comme parler de la Rome antique ou du royaume wisigoth : intéressant du point de vue historique, sans plus…

  7. mulero david dit :

    Pas une fois le nom de Perpignan n’apparaît dans votre article… Sans doute un indice prémonitoire de la place qu’aurait le territoire catalan dans cette super-région: un appendice excentré. L’avenir du pays catalan est au Sud, cela me semble inéluctable.

    • Votre remarque et celle du gascon de Carcassonne plus haut montrent toute la difficulté de préserver l’identité et la place de chaque territoire et ville au sein de cette grande région. Perpignan et la Catalogne Nord doivent avoir leur place dans la future région. Mais cela n’exclue pas de renforcer la coopération avec les régions voisines, notamment avec la Catalogne Sud au sein de l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée. Perpignan, de part sa situation géographique et ses liens historiques avec la Catalogne, les Baléares et Montpellier, doit s’imposer comme le pivot de cette coopération transfrontalière.

  8. yazo dit :

    Au sujet de la bataille pour la capitale de la future grande région « Midi Pyrénées Languedoc Roussillon », dont les deux grande villes, Toulouse et Montpellier s’en réclament, pourquoi ne pas choisir une ville en position centrale comme capitale ? Par exemple, prendre Carcassonne qui est au centre et à mi chemin entre les deux grandes villes, comme capitale, permettrait aussi de dynamiser cette ville moyenne un peu endormie ! De nombreux pays ont fait ce type de choix (au Canada, Ottawa est à mi chemin entre mes deux grandes villes du pays Montreal et Toronto, en Australie, c’est Canberra entre Sydney et Melbourne, aux USA la plupart des capitales d’Etat sont des villes moyennes centrales et non de grandes métropoles; idem dans de nombreux Lander en Allemagne etc..) dans beaucoup de pays ce ne sont donc pas les plus grandes villes, qui concentrent déjà toutes les richesses, qui sont les capitales des Etats mais des villes moyennes en position centrale. Pas de jalousies donc entre Toulouse et Montpellier, cela permettrait un meilleur aménagement du territoire où les grandes villes cannibalisent trop souvent les espaces autour souvent délaissés. Carcassonne serait donc un beau symbole de conciliation entre les deux pôles et les deux régions !

    • Navarro José dit :

      Je suis d’accord avec ce commentaire. En fait Toulouse et ses environs devrait être organisée en grande métropole urbaine avec les problèmes et les activités économiques qui en découlent. La région devrait, elle, s’occuper des territoires ruraux dont les problèmes et l’économie sont différents, et le chef-lieu de région pourrait (devrait ) être tout autre.
      Mais évidemment les politiques et leur soif de cumul et de pouvoir n’y trouveraient pas leur compte.
      Cela poserait des problèmes de financement dites vous ? non il suffit de redistribuer de manière solidaire, en fonction des besoins et sous le contrôle de l’état les subventions et impôts.

  9. Fabien dit :

    Très bon article

  10. Cet article a été cité dans le magazine l’Express :

    ◾Michel Feltin-Palas, « Comment nommer le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ? », L’Express.fr, mis en ligne le 02/06/2015.
    ◾Michel Feltin-Palas, « Cherche nom de région désespérément », L’Express, n° 3335, semaine du 3 au 9 juin 2015, p. 68-73.

  11. mulero david dit :

    au-delà de nos divergences de points de vue, je tiens à souligner la qualité et surtout la courtoisie des échanges, rares dans les autres forums sur le sujet…

  12. Le magazine l’Express propose de voter pour les noms des futures régions. Vous pouvez également faire vos propositions : Donnez un nom à votre région

  13. Navarro José dit :

    La future région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées reçoit chaque année des milliers de nouveaux habitants venus de tous horizons. Il faut leur offrir une histoire commune écrite au futur et non pas dans un passé largement mythifié, qui n’est pas le leur comme il n’est pas celui de la majorité des habitants actuels de la région (il suffit d’examiner la liste des patronymes sur l’annuaire pour s’en persuader) et il n’est en tout cas pas celui des nouvelles générations de l’internet cosmopolite.
    La Révolution Française avait eu la grande sagesse de ne pas utiliser les noms des provinces traditionnelles pour les départements. Le nationalisme c’est la guerre !
    Je proposerai bien le nom Garonne-Méditerranée : deux arcs ouverts sur le large – mer et océan – et réunissant Pyrénées /Espagne au sud et Massif-Central au nord tout en situant parfaitement géographiquement la nouvelle région.

    • Bonjour et merci pour cette réflexion et cette proposition.
      On peut toutefois adhérer à une histoire et une culture qui n’est pas celle de sa région ou son pays d’origine. C’est même souhaitable pour s’intégrer. Je connais des anglais, des berbères, des chtimis etc. qui sont devenus de parfaits occitans.
      L’identité régionale n’est pas synonyme de nationalisme et le nationalisme n’est pas synonyme de replis sur soi, de xénophobie et de guerre. Mais vous avez raison de souligner ce danger potentiel d’un nationalisme fermé qui se développe en période de crise économique et qui a donné ce que l’on sait pendant la Seconde guerre mondiale avec le nazisme et le fascisme. Ce nationalisme fermé et xénophobe se développe hélas à nouveau actuellement, notamment en Hongrie, Italie du Nord ou Catalogne.

      • Navarro José dit :

        J’apprécie la modération du ton de ce blog.
        Nous avons une divergence de points de vue qui mérite réflexion. Fils de réfugiés politiques espagnols, je suis né et ai grandi dans une petite ville du Gers. Ma culture familiale, les circonstances, ma profession, ont fait que j’ai pu sortir de la caverne platonicienne et partir vivre un peu partout dans le monde. M’intégrer, retourner dans la caverne ? Non, je veux participer au vaste monde interconnecté cosmopolite. Et Toulouse, malgré son industrie aéro-spatiale, me fait l’effet d’être terriblement provinciale (au sens que donne Milan Kundera : non-volonté ou incapacité de jouer un rôle dans le monde). Cela fait la joie des touristes américains, mais je ne veux pas vivre dans une réserve. L’histoire, les traditions, les rites, les mythes, etc. deviennent des boulets qui conditionnent les esprits et figent l’évolution et l’intelligence. J’ai pour tous ces éléments une profonde méfiance pour ne pas dire plus… Inventera-t-on le monde dématérialisé de demain dans une région s’appelant Occitania (avec tout le poids historique mythifié que cela comporte) et ayant pour emblème la vieille croix occitane ? Je n’en suis pas persuadé. Cela se passera alors probablement en Californie, dans la Silicon Valley : une autre histoire, un autre style…

  14. à la fin de l’année se sera plié !

  15. joël dit :

    Bon Dia a tots, amics Occitans i Catalans,

    Né à Toulouse de père catalan, le sujet m’interesse.
    Gauthier, le catalan et l’occitan sont des langues soeurs voire jumelles, mêmes origines mais avec des vies différentes…et entre des soeurs n’installons pas de hierarchie…mais vous avez vous-même rectifié, merci 🙂
    Au passage un article intéressant sur la place actuelle du catalan en Europe :
    http://llengua.gencat.cat/permalink/7c4156d2-5385-11e4-8f3f-000c29cdf219

    D’accord avec vous pour le beau blason qui associe les 2 maisons historiques des comtes de Toulouse et Barcelone, c’est mieux qu’un logo marketing donc provisoire et bidon, comme le logo actuel du LR.

    Pour rester cohérent il faudrait trouver un nom correspondant au blason, mais c’est plus difficile :
    Languedoc-Roussillon : c’est cohérent mais les habitants de Midi-Pyrénées pas trop branchés sur l’histoire risquent de se sentir lésés.
    Alors pourquoi pas Pyrénées-Languedoc ? On conserve un nom sur deux des régions actuelles, les habitants des Pyrénées-Orientales dont je fait partie ne sont pas oubliés.
    Et ça sonne bon le terroir sans être ringard, ce qui devrait attirer les amateurs de tourisme authentique et identitaire de plus en plus nombreux…y compris les américains cités plus haut dans les commentaires, qui devraient déferler en masse avec leurs immenses paquebots et bloquer les ports de Collioure et de Banyuls.

    Merci pour ce débat amusant sur un sujet sérieux.
    Adeu.

  16. Ping : Chronique de la Grande Région LRMP. Régionales2015: Mais quel nom, non de non… » Contre-Regards

  17. lzgz dit :

    Les pals catalans? Les pals rouges sur fond jaune sont l’emblème personnel des rois d’Aragon. Catalogne utilise actuellement ce symbole comme Aragon,Valencia et Baleares.
    Catalogne appartenait à la Couronne d’Aragon, mais selon certains commentaires précédents semble que la Couronne d’Aragon appartenait au comte de Barcelone.

    • Question de point de vue. A partir de 1137 le comte Ramon Berenguer IV domine à la fois le royaume d’Aragon, le comté de Barcelone et la Provence formant ce que les historiens appellent la couronne d’Aragon à laquelle vient s’ajouter au XIIIe siècle les conquêtes de Jaume Ier : royaumes de Majorque et de Valence. Mais chacune des possessions de la couronne d’Aragon conserve son autonomie juridique.

  18. Septimania dit :

    Maintenant, il faudrait diviser cette Occitanie comme avant.

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